L’association Oasis d’amour a ouvert un atelier de coutures, confectionnant des pièces uniques et sur mesure, à partir de chutes de tissus, données par des industriels et fabricants lyonnais.
Derniers préparatifs avant le défilé de jeudi. Penchée son plan de travail, Betty apporte les ultimes retouches à une robe de soirée, l’une des pièces maîtresses de la collection « Création juste pour moi » qui sera présentée ce soir-là. « Ce que j’aime ici, c’est de pouvoir échanger nos savoirs, nos astuces et nos techniques », confie la jeune costumière de 23 ans.
« Ici », c’est l’atelier de création de mode, ouvert par l’association Oasis d’Amour-Oasis d’Avenir. L’atelier, implanté dans les vastes locaux d’une épicerie solidaire de Vaulx-en-Velin, a démarré ses activités au mois de janvier. Avec ce défi : lancer sa première collection au bout de deux mois.
Des récupérations de chutes de tissus
« La particularité est que nous fabriquons des vêtements ou des accessoires à partir des tissus et de chutes, offerts par les fabricants, vendeurs et industriels du textile de la région », explique Elsie Pomier, styliste et responsable de l’atelier.
« Nous avons la même mission que celle de l’épicerie solidaire : venir en aide aux personnes défavorisées et lutter contre le gaspillage », poursuit Anne-Marie Vincent-Girod, présidente de l’association.
Ici, les quatre salariés embauchés sont des couturières en fin de droits chômage ou des jeunes, sortis des écoles de mode. Sans parler des bénévoles, des anciennes ouvrières de grandes maisons textiles ou des ex-gérants d’atelier de retouche, qui viennent prêter main-forte à l’équipe plusieurs jours par semaine.
« Au niveau régional, la couture est un milieu complètement sinistré. Pourtant, nous avons des ressources à Lyon », ajoute Anne-Marie Vincent-Girod, désireuse de redonner à la filiale ses lettres de noblesse.
Des patrons dessinés sur des draps d’hôpitaux
« Nous récupérons des morceaux de coton, de soie, de velours, de cuir. Rien n’est jeté. Tout est retravaillé pour faire des modèles uniques, destinés aux femmes et aux enfants », précise Elsie Pomier. Les patrons sont dessinés puis réalisés sur des draps des hospices civils de Lyon, avant que les couturières déclinent le modèle envisagé, selon toutes les tailles. Les prix vont ainsi de 30 euros pour un haut à 150 euros pour une veste de tailleur.
Pour mener à bien son projet, l’association a bénéficié de l’aide financière de la fondation Transdev, qui lui a octroyé deux enveloppes de 15.000 euros. « Les personnes éloignées de l’emploi ne font pas toujours attention à leur image ou ne peuvent pas s’offrir de beaux habits. L’idée de créer des vêtements stylés, de qualité, à des prix accessibles nous a séduits », confie Stéphanie Bachelet, déléguée générale de la fondation. Celle de pouvoir donner sa chance à tout le monde, aussi.
Caroline Girardon
Source : 20 minutes
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